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Série : Quand viendra le Mashiah ? Les faux messies et l’espérance brisée d’Israël 1/7

Introduction

📘 Cet article fait partie de la série Quand viendra le Mashiah ? Une exploration biblique et historique des faux messies et de l’espérance brisée d’Israël.

Préambule

À travers l’histoire, Israël a espéré un roi juste, un sauveur, un Mashiah. Cette espérance prophétique s’est parfois transformée en confusion ou en déception. Ce premier article introduit une série qui retrace, à la lumière des Écritures, l’histoire de cette attente, les figures qui l’ont incarnée — parfois à tort — et l’accomplissement ultime en Yéhoshoua ha Mashiah.

L’attente du Mashiah dans l’histoire d’Israël

L’espérance d’Israël dans le Mashiah repose sur la promesse que YHWH avait faite à David, par la bouche du prophète Nathan :

« Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, je susciterai après toi ta postérité, celui qui sera sorti de tes entrailles et j’affermirai son règne. Ce sera lui qui bâtira une maison à mon Nom, et j’affermirai pour toujours le trône de son règne. »
— 2 Shemouél 7:12-13 (2 Samuel)

Cette parole jette les fondements de l’annonce du règne éternel du fils de David. Le peuple soupirera ardemment après ce royaume.

À travers l’histoire biblique, les prophètes ont renforcé cette promesse en décrivant le règne messianique. Voici quelques exemples de prophéties parmi tant d’autres  :

  • Prophétie de Yesh’yah

« Car un enfant nous est né, un Fils nous a été donné, et le gouvernement sera sur son épaule : on l’appellera du nom de Miracle, Conseiller, El Gibbor, Père d’éternité, Prince de paix, pour accroître le gouvernement, pour la paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fera le zèle de YHWH Tsevaot. »
— Yesha‘yah 9:5-6 (Ésaïe)

  • Prophétie de Yirmeyah

« Voici, les jours viennent, – déclaration de YHWH -, où je susciterai à David un Germe juste. Il régnera en roi, il prospérera et exercera le droit et la justice sur la terre. Dans ses jours, Yéhouda sera sauvé et Israël demeurera en sécurité. Voici le nom dont on l’appellera : YHWH-Tsidkenou. »
— Yirmeyah 23:5-6 (Jérémie)

Chacune de ces paroles a été source d’espérance, surtout dans les périodes les plus troubles du peuple juif.

Avant l’exil, Israël s’était endurci en se rebellant contre les commandements de YHWH. L’idolâtrie, l’injustice et l’oppression des faibles s’étaient généralisées. Le peuple méprisait continuellement les avertissements du Seigneur transmis par ses envoyés, dont Yirmeyah. Ce rejet a conduit à un jugement irrévocable : la captivité babylonienne1.

Cette déportation marquera le début d’une succession de dominations par différents empires. Il s’agit du temps des nations. Une période qui ne prendra fin qu’à la venue glorieuse de Yéhoshoua Mashiah, venu détruire le dernier empire : le gouvernement mondial, figure de l’empire romain restauré.

Le prophète Daniye’l, alors exilé à Babylone, reçoit une vision puissante concernant quatre empires qui allaient émerger dans le monde2 :

  • Babylone (lion ailé)
  • Mèdes et Perses (ours)
  • Grèce (léopard ailé)
  • Rome (bête terrible)

Le songe de ce sage prophète s’est réalisé comme annoncé. Toutefois, certains éléments restent encore à venir. En particulier, l’empire romain sera restauré, selon le livre de l’Apokalupsis3.

Les 70 semaines de Daniye’l et le mystère de la croix

Alors qu’il se lamentait devant le El d’Israël au sujet de son peuple et de sa nation détruite, Daniye’l reçoit la visitation de l’ange Gabriy’el. Celui-ci lui révèle les choses à venir sur une période prédéterminée par YHWH : « 70 semaines », représentant 490 ans prophétiques. Soixante-neuf d’entre elles (soit 483 ans) s’écoulent depuis le décret de reconstruction de Jérusalem (445 av. J.-C.) jusqu’au retranchement du Mashiah. Il reste une 70ᵉ semaine isolée : sept années encore à venir, divisées en deux moitiés. La dernière — 3 ans et demi, 42 mois ou 1 260 jours — correspond à la grande tribulation.

Par cette prophétie, Adonaï révèle qu’Il suit un calendrier déterminé, dont Lui seul connaît le moment exact. Toutefois, Il a laissé à Ses serviteurs plusieurs signes afin de discerner les temps de Sa parousie.

« 70 semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta sainte ville, pour abolir la transgression et mettre fin aux péchés, pour faire la propitiation pour l’iniquité, pour faire venir la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints. Tu sauras et comprendras que depuis la sortie de la parole pour restaurer et rebâtir Yeroushalaïm jusqu’au Mashiah, le Chef, il y a 7 semaines et 62 semaines. Les places et les brèches seront rebâties, mais en des temps d’angoisse. Après ces 62 semaines, le Mashiah sera retranché et n’aura rien. Le peuple du chef qui viendra détruira la ville et le lieu saint, et sa fin arrivera comme par une inondation. Il est déterminé que les dévastations dureront jusqu’à la fin de la guerre. »
— Daniye’l 9:24-26 (Daniel)

Alors que la plupart des Juifs s’attendaient à une manifestation glorieuse du Mashiah, venue les délivrer du joug des Romains, Il s’est révélé parmi eux en toute humilité. Dans leur lecture des prophéties, un voile avait été jeté sur leurs cœurs, si bien qu’ils ne L’ont pas reconnu comme leur Sauveur. Le mystère de la crucifixion de Yéhoshoua, pourtant annoncé avec précision dans le Tanakh45, leur a totalement échappé.

Comme l’avait déclaré le prophète Yesha’yah par YHWH :

« Entendre, vous entendrez, et vous ne comprendrez pas. Voir, vous verrez, et vous ne saurez pas. Engraisse le cœur de ce peuple, rends ses oreilles pesantes et bouche-lui les yeux, de peur qu’il ne voie de ses yeux, qu’il n’entende de ses oreilles, que son cœur ne comprenne, qu’il ne se convertisse et ne soit guéri. Je dis : Jusqu’à quand, Adonaï ? Il dit : Jusqu’à ce que les villes soient dévastées et sans habitants, que les maisons soient sans êtres humains, et que le sol soit dévasté et en désolation, jusqu’à ce que YHWH ait éloigné les êtres humains, et qu’une grande partie de la terre soit abandonnée. »
— Yesha’yah 6:9-12 (Ésaïe)

En réalité, avant de les délivrer de leurs ennemis charnels, Il était venu pour les libérer de ce qui les empêchait de marcher dans la justice et la sainteté : la nature du péché héritée d’Adam et Havah (Ève), crucifiée au bois. Ce Mashiah couronné d’épines avait tout anticipé selon la prescience d’Adonaï.

Malheureusement, en mettant à mort le « roi des Juifs », les Israélites ont porté à son comble le péché de leurs ancêtres. En le livrant, Lui l’innocent, comme un meurtrier, ils ont scellé leur sort en déclarant cette parole redoutable :

« Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! »
— Matthieu 27:25

Cette parole terrible, proclamée par une foule en furie, allait résonner à travers les siècles. Elle ne resterait pas sans conséquence. Moins d’une génération plus tard, elle trouverait un écho funeste dans la destruction du second Temple et dans l’écrasement de Yeroushalaim sous Titus. Et durant les siècles suivants, le peuple dispersé allait subir répressions, exils et persécutions — comme si ce sang, invoqué à tort, avait marqué l’histoire d’une lourde responsabilité.

Mais ce n’était pas la fin de l’histoire.

Après la crucifixion, Yéhoshoua Mashiah ressuscite après trois jours et trois nuits. Il enseigne ensuite Ses disciples pendant quarante jours au sujet de son royaume. Puis Il est élevé au ciel, sous leurs yeux, et deux messagers célestes leur déclarent :

« Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous là, regardant vers le ciel ? Ce Yéhoshoua qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel. »
— Actes 1:10-11

Nous avons ici la ferme promesse de son retour : Il reviendra sur les nuées, et tout œil le verra — même ceux qui L’ont percé —, comme l’ont annoncé les livres de Zekaryah et de l’Apokalupsis6. Il est dit qu’ils se lamenteront sur Lui, en ce grand et terrible jour.


Les faux messies : entre attente et illusion

Malgré cette promesse, l’attente d’un libérateur terrestre n’a pas disparu. Dans les décennies qui ont suivi, plusieurs figures se sont levées, prétendant incarner l’espérance d’Israël :

  • Judas le Galiléen (6 apr. J.-C.)
  • Bar Kokhba, proclamé Messie par Rabbi Akiva (132–135)
  • Sabbataï Tsevi (XVIIᵉ siècle)
  • Jacob Frank
  • Menachem Mendel Schneerson (décédé en 1994)

Aucun d’eux ne correspondait aux critères des Écritures. Et pourtant, des foules les ont suivis. Cette succession de faux messies révèle une soif profonde : Israël attend toujours.

Yéhoshoua avait pourtant dit :

« Car des faux mashiah et des faux prophètes se réveilleront, et ils donneront de grands signes et des miracles pour égarer, s’il était possible, même les élus. »
— Mattithyah 24:24 (Matthieu)

L’histoire que nous allons explorer est celle d’une tension : entre une promesse divine et les détours humains. Entre l’attente légitime et les espoirs mal orientés.

Mais elle est aussi — et surtout — l’histoire d’un accomplissement parfait. Car Yéhoshoua est venu. Il a été retranché. Il a été glorifié. Et il vient à grande vitesse.

« Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit : Le Libérateur viendra de Sion, et Il détournera de Yaacov les impiétés. »
— Romains 11:26

Cette série d’articles retracera ces attentes déçues à travers les siècles — de Judas le Galiléen à Menachem Mendel Schneerson — afin d’éclairer, à la lumière des Écritures, les raisons profondes de cette quête.ntes déçues à travers les siècles — de Judas le Galiléen à Menachem Mendel Schneerson — afin d’éclairer, à la lumière des Écritures, les raisons profondes de ces illusions messianiques.

  1. Jér 25:4-11 ↩︎
  2. Da. 7 ↩︎
  3. Apocalypse ↩︎
  4. Le Tanakh est le nom donné à la Bible hébraïque. Il se compose de trois parties principales : la Torah (la Loi), les Nevi’im (les Prophètes) et les Ketouvim (les écrits). Le mot est un acronyme formé à partir des initiales de ces trois sections (T-N-K). ↩︎
  5. Es. 53; Ps. 22 ↩︎
  6. Za. 12:10; Ap. 1:7 ↩︎

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